Je suis
humain

Avant d’arriver en Belgique, les réfugiés avaient une vie, un métier, des passions. Un reportage photographique du collectif Huma qui met en valeur leur faculté de résilience. Un regard sur des instants de vie quotidienne de ces hommes, femmes et enfants qui fuient leur pays dans l’espoir d’un avenir meilleur.

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Amer
Irakien, Champion de décathlon
Bassel
Syrien, Violoniste
Chinara
Azerbaïdjanais​e​, Artiste Peintre
Gailan
Irakien, Musicien
Hussein R
Irakien, Joueur de luth oriental
Hussein AK
Irakien, Nageur
Rand
Syrienne, Artiste
Yara
Syrienne, Designer Social
Abdalla
Syrien, Peintre

Amer court. À 20 ans, il est déjà champion de décathlon junior, il était auparavant membre de l’équipe nationale irakienne. Amer court. Il court derrière son rêve de vivre en sécurité en Belgique et de pouvoir réaliser son seul et unique projet: être un athlète, gagner. C’est sans doute cette compétition-là qui sera la plus difficile. Amer a quitté l’Irak parce que, dans son pays dit-il, certains n’aiment pas les sportifs de haut niveau. Sa maison a été incendiée, on a cassé les jambes de son frère qui, pour son malheur, lui ressemble beaucoup.

«Si j’étais resté, je serais mort à l’heure actuelle», affirme-t-il.

Son parcours est celui de la majorité des réfugiés irakiens et syriens: la Turquie, la dangereuse traversée entre la Turquie et la Grèce puis la route vers l’Europe: Macédoine, Croatie, Slovénie, Autriche, Allemagne, Belgique. Amer est encore très jeune. Il est d’un tempérament optimiste et insouciant, mais il n’oubliera jamais la traversée sur le bateau pneumatique vers la Grèce: les enfants qui pleurent, les vagues qui menacent à tout moment de renverser l’embarcation. «Notre pilote était habile. Ceux qui ont traversé juste après nous ont chaviré.» Tout au long de son voyage, Amer a continué… à courir. Comme si son entraînement avait seulement été interrompu, comme si sa vie dépendait aussi de sa condition physique future. Et quand les autorités belges l’ont installé en octobre 2015 dans le centre très délabré de Bredene (fermé depuis lors), il a continué à courir qu’il vente ou qu’il pleuve. Mieux: il s’est trouvé un club d’athlétisme pour l’accueillir, celui de Louvain.

Tout au long de l’examen de sa demande d’asile, Amer a fait la navette quotidienne entre Bredene et Louvain, soit 1h30 de trajet en bus. Le jeune Irakien a perdu près de huit kilos en un an, depuis son départ d’Irak, mais il continue à s’entraîner. Il a même commencé à faire du judo à Louvain, mais sa spécialité, dit-il, c’est le 400 mètres haies. Amer rêve de devenir champion du monde de décathlon et il est convaincu qu’un jour, il pourra rapporter des médailles à la Belgique.

Alors, quand, en ce mois de février 2017, sa seconde demande d’asile a été rejetée par le Commissariat général aux réfugiés (CGRA), le coup a été rude. Sa ville natale n’est pas située dans une zone à risques? Mais lui, dit-il, a été menacé en tant que sportif. Amer a subi une défaite, mais il a repris l’entraînement et va se battre pour obtenir sa régularisation. Le CGRA n’a pas cru le jeune Irakien, mais son entraîneur à Louvain croit en lui. Il va l’aider à gagner cette course au droit de séjour.

Les réfugiés dans le monde

Ici et ailleurs : Le reportage du collectif Huma

Amer entraîne désormais les jeunes du club d’athlétisme de Louvain, ce qui lui permettra de payer les frais d’avocat, avancés par son entraîneur. «Amer est très apprécié», constate Nacéra qui l’a hébergé après son départ de Bredene. «Il se lie facilement avec les autres et, au club de Louvain, les gens l’adorent.» Amer, lui, aime surtout le côté «très humain des Belges». Les haies ne se franchissent pas que sur les stades.

Photographies réalisées par PAUWELS Frederic
Interview réalisé par VANDEMEULEBROUCKE Martine
Janvier 2017

Bassel est violoniste. En 2015, dans une Syrie en guerre, il fonde le projet Qotob. Avec trois amis, il compose un album pour montrer au monde que Damas est encore vivante. En août, il doit quitter son pays. Alors qu’il s’était imaginé rejoindre une Europe «des droits de l’Homme», Bassel se voit empêtré dans une longue procédure de demande d’asile. Sa vie est comme «suspendue». Il loge dans un centre d’accueil qu’il compare à «une prison au milieu de nulle part». Bassel sait que ça peut paraître ingrat mais souligne qu’il n’a pas choisi de devenir un réfugié et qu’il s’est senti mal considéré. Il est finalement accueilli par une famille pendant un an.

«Je n’ai peut-être pas vu les droits de l’Homme en arrivant mais il y a eu ma famille belge, symbole d'humanité. Ils ont changé mon chemin, mes valeurs… Ils m’ont donné un toit, de l’amour, une sécurité. Tout.»

Aujourd’hui, Bassel loue un appartement et retrouve un peu de stabilité. Avant ça, il y avait toujours un problème à résoudre: survivre, partir, obtenir des papiers, trouver un logement et un travail, apprendre le néerlandais, etc. Bassel s’est toujours concentré sur son avenir. À 20 ans, il fait un maximum pour assurer son indépendance financière: «Je sais ce que je veux faire et mon parcours m’a rendu encore plus déterminé. Je suis heureux de ce que j’ai déjà pu accomplir comme le fait de jouer à l’Ancienne Belgique ou dans des festivals connus.» D’un autre côté, Bassel pense plus souvent à son passé et des souvenirs traumatisants ressurgissent:

« J’avais 14 ans quand la guerre a commencé. Je vivais dans un petit quartier qui a été frappé par 25 voitures piégées et 3200 roquettes en cinq ans. Au début, c’est effrayant et puis tu t’habitues. Il y a des jours où tu es sous pression, tu dois trouver de quoi manger, protéger les tiens. Et puis, des jours où tu dis "Il y a encore eu une roquette. Et sinon, on fait quoi ce soir? On joue aux cartes?" En fait, ta vie ne tient qu’à un fil. Si tu survis tel jour, c’est juste parce qu’un ami t’a arrêté un moment en rue pour causer un peu. Ou parce que tu as pris un peu plus de temps que d’habitude pour t’habiller.»

Les réfugiés dans le monde

Ici et ailleurs : Le reportage du collectif Huma

Aujourd’hui, Bassel sent qu’il a besoin d’être plus souvent seul. «Il y a des jours où je n’arrive pas à trouver l’énergie de me lever.» Face à ce tourbillon émotionnel, il tente de se fixer des objectifs simples et progressifs. Bassel témoigne de son parcours mais reste assez pessimiste. «J’apprécie toutes les initiatives qui tendent vers plus d’humanité. Ça peut changer des vies, ça a changé la mienne. Si cette expo peut susciter des réflexions, tant mieux. Ça rendra les choses meilleures. Ou moins mauvaises.» Ce qu’il aurait à dire au secrétaire d’État à l’Asile et la Migration? Un peu désabusé, Bassel ne se sent pas l’âme d’un porte-parole. Mais il répond avec un sourire : «Si je rencontrais Théo, je lui offrirais mon CD. J’espère que ça lui apportera un peu de joie. Peut-être même qu’il se dira: “Ça déchire, ce Bassel assure grave !”»

Photographies réalisées par DE TESSIERES Johanna
Interview réalisé par DERENNE Laure
Janvier 2017

Si vous pouviez rencontrer Chinara, elle aimerait certainement vous écouter parler de votre histoire et de ce que vous pourriez lui apprendre. Elle viendrait chercher ce qu'il y a de plus humain en vous en s'intéressant à ce qui vous plaît dans la vie, à ce que vous trouvez important. Ensemble vous referiez le monde pendant des heures...
Son ouverture et sa sensibilité, Chinara la tient sans doute de sa propre histoire qu'elle partage à sa manière, à travers ses dessins et ses peintures:

Tous mes tableaux racontent quelque chose. C'est ma façon de m'exprimer sur mon vécu et ma vision du monde.

Chinara décrit par exemple une œuvre sur laquelle on voit une maison dans un paysage assez sombre. Des fleurs colorées sont en train de grimper au bas du tableau. Dans le ciel, il y a un nuage qui a la forme de la Belgique. Et tout en bas, dans un coin, une coccinelle. «Une coccinelle, c’est petit. Beaucoup de gens passeraient près d’elle sans y faire attention. Certains trouveraient ça mignon, d’autres seraient embêtés. Mais si on la laisse voler, cette coccinelle peut embellir le paysage et aller plus loin. Cette coccinelle, c’est moi.» Elle poursuit : «La Belgique est dans le ciel parce que la décision de savoir si je pourrai continuer à vivre dans ce pays viendra de là-haut.»

Arrivée avec sa famille d’Azerbaïdjan en 2014, Chinara attend une réponse à sa troisième demande d’asile. « Mon pays n’est pas en guerre, mais notre vie était devenue impossible. Quand j’étais enfant, ma mère, musulmane, a épousé en second mariage un chrétien que je considère comme mon père. Les mariages mixtes sont très mal vus. Nous avons fait l’objet de harcèlement, de rejet et de menaces quotidiennes. Tout ça nous a vraiment cassés. » Chinara se souvient du jour du départ : «On a confié nos vies à quelqu’un qu’on ne connaissait absolument pas et on a roulé en voiture pendant cinq jours, sans savoir où on allait. Malheureusement, on nous a menti en nous disant que mon père nous suivait. Il n’est jamais arrivé. Nous n’avons pas de nouvelles de lui.»

Face à l’adversité, Chinara a toujours gardé l’espoir et la force de se mettre en mouvement. En Belgique, elle s’est vite entourée d’amis et s’est investie dans 1001 projets. Elle qui parlait déjà quatre langues, maîtrise maintenant le français et s’est mise au néerlandais. Elle aime découvrir la culture et l’histoire belge en visitant des villes ou des musées. Elle a aussi rencontré Mohammed, un homme qui partage ses valeurs de bienveillance et d’optimisme, avec qui elle se mariera dans quelques mois.

Particulièrement attentive au bien-être des autres, Chinara rêve d’étudier la psychologie tout en continuant à développer son art. Grâce à «Refugees got talent», Chinara a pu participer à de nombreuses expositions. Elle a déjà vendu quelques tableaux. Dont un sur lequel on voit une maison à l’envers. «J’aime la vie, j’aime les gens, mais des fois, je me dis vraiment qu’on fait tout le contraire de ce qui compte vraiment pour nous en tant qu’êtres humains. On vit de plus en plus comme des robots, déconnectés les uns des autres, repliés sur nous-mêmes et sur nos propres intérêts. L’argent devient un moteur trop important et nous fait perdre le vrai sens des choses.»

Les réfugiés dans le monde

Ici et ailleurs : Le reportage du collectif Huma

Profondément idéaliste et passionnée par l’humain, Chinara veut mettre son art et sa personnalité au service d’un monde meilleur, débarrassé du racisme et des discriminations. Mais pas seule ! C’est pour ça qu’elle participe à l’exposition «#JeSuisHumain». Elle montre une de ses mains : «Tu vois, avec une main, je ne peux pas faire de bruit. Avec deux mains, je peux produire un son. Et si on était des millions à s’unir au-delà de nos différences, tu imagines quelle voix pourrait sortir de nous.»

Photographies réalisées par PAPEGNIES Olivier
Interview réalisé par DERENNE Laure
Janvier 2017

G, 24 ans, vit à Bruxelles depuis trois ans. Le premier mot qui lui vient à l’esprit au sujet de sa ville d’adoption, c’est «merci» : «Merci d’avoir permis au Gailan un peu perdu que j’étais de s’exprimer, de s’écouter, de savoir clairement ce qu’il veut faire dans sa vie et de trouver des moyens pour y arriver.» Arrivé avec son frère en Belgique via l’aéroport de Charleroi, Gailan a demandé l’asile au vu des risques qu’il courait dans son pays natal, l’Irak. Il a obtenu un avis positif en une dizaine de jours. Alors qu’il a droit au CPAS, Gailan refuse d’y faire appel: «Je vais bien, je peux me débrouiller et travailler. D’autres en ont plus besoin que moi.» Il noue rapidement contact avec un autre Irakien qui le soutient dans ses démarches pour trouver un logement et qui compte aujourd’hui parmi ses cinq meilleurs amis. Gailan aime chanter et réunir ses amis autour de la musique. «C’est un don que j’ai envie de partager et d’offrir aux autres. J’aime voir les gens danser, rire, partager un moment de fête et de joie.» Gailan chante de plus en plus en français.

Avec un ami, il aimerait enregistrer une chanson franco-arabe pour «l’offrir aux Bruxellois».

Grâce au français, Gailan espère pouvoir entrer à l’université l’an prochain, en tant qu’ingénieur en électromécanique. Quant à son frère, il vient d’être accepté dans une formation à Charleroi pour devenir pilote : «Il travaille dans un snack de 6 à 14h, puis il va à sa formation. Il dort dans le train de retour et repart travailler. C’est fatigant, mais il va y arriver. Moi aussi, je réaliserai mes rêves. Parce qu’ici, en Belgique, si on veut, on peut.»

Gailan a rencontré Olivia, avec qui il vit depuis quelques mois : «C’est mon alter ego, on a une connexion très forte. Je me sens vraiment chanceux de l’avoir rencontrée : elle est magnifique, elle a un grand cœur.» Ensemble, ils sont allés en Italie : « On est passé par la route. J’avais oublié mes papiers, mais nous n’avons pas croisé une seule personne en uniforme. C’est quelque chose d’incroyable pour moi. » Gailan se souvient d’une autre anecdote surprenante : «Un jour, j’ai vu le roi Philippe et sa famille passer dans Bruxelles. Il n’avait pas d’escorte visible. Je lui ai fait un signe de la main et il m’a répondu.»

Quand il pense à l’Irak, Gailan explique : «Je voudrais tellement que mon pays aille bien. C’est comme quelque chose que tu veux vraiment très fort, mais que tu ne peux pas avoir …» Et d’ajouter : «Saddam Hussein était un sale type, mais aujourd’hui, c’est comme s’il y avait 100 Saddam Hussein dans mon pays. Quand j’ai mon père au téléphone, il me dit combien il est désolé que j’aie dû fuir. Je lui réponds que je vais bien ici, que c’est moi qui suis désolé de la situation qu’il subit là-bas. Même pour aller voir son propre père qui vit à deux kilomètres, c’est très compliqué. La plupart du temps, les gens se terrent chez eux, il n’y a aucune liberté.»

Les réfugiés dans le monde

Ici et ailleurs : Le reportage du collectif Huma

Le plus grand rêve de Gailan est que sa famille puisse le rejoindre. «C’est difficile, je ne sais pas si ce sera possible un jour.» Gailan souhaite de tout cœur que l’Europe parvienne à préserver ses valeurs de démocratie et d’ouverture. «Je suis Arabe musulman. Parfois, je me fais aborder par des inconnus dans la rue qui me tiennent des propos anti-chrétiens ou anti-occidentaux. Ça me révolte. Je ne comprends pas qu’on puisse faire ça dans un pays qui te donne toutes les possibilités. Le jour des attentats de Bruxelles, j’ai pleuré. J’ai fui Daech, ce qu’ils font est terrible. Je ne veux pas que l’Europe connaisse ça.» Gailan considère la Belgique comme son pays à part entière, au même titre que l’Irak. Il conclut comme il a commencé : «Encore merci ! Pour tout. Tout ce que j’ai gagné à l’intérieur de moi en venant ici.»

Photographies réalisées par PAPEGNIES Olivier
Interview réalisé par VANDEMEULEBROUCKE Martine
Janvier 2017

Hussein, joueur de luth oriental, quitte l’Irak par la «route des migrants» (Turquie, Grèce, Macédoine, Hongrie, Serbie, Autriche, Allemagne). Il arrive à Bruxelles pendant l’été 2015 et se retrouve au parc Maximilien. Une importante mobilisation citoyenne s’est mise en place pour améliorer les conditions d’accueil des personnes qui dorment dans le parc en attendant de pouvoir introduire une demande d’asile. Dès son deuxième jour en Belgique, Hussein rejoint les bénévoles: «J’ai vu plein d’Européens aider et j’ai eu envie de faire partie de ce mouvement.» Il obtient une place dans un centre d’accueil de Fedasil près de Ciney.

Il noue des contacts avec de nombreux demandeurs d’asile mais les possibilités d’échange avec des Belges, en particulier d’autres jeunes, sont plus limitées.

Obtenant un statut de réfugié, Hussein retourne vivre à Bruxelles et prend part à des projets artistiques, dont celui de Muziekpublique «Refugees for refugees». Il intègre une tournée de concerts et participe à l'enregistrement d'un CD qui rassemble des virtuoses venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, du Pakistan et du Tibet. Hussein porte la profonde conviction que la migration est une chance lorsqu’elle permet la rencontre entre des êtres humains ouverts les uns aux autres. Il aime profondément découvrir et apprendre des autres. Ses nombreux sourires appuient sa pensée: la confiance, la générosité, l’engagement sont des clés. «C’est un peu comme si tu étais à une fête. Tu peux choisir de danser avec les autres ou de rester dans ton coin.»

Hussein apprécie Bruxelles et le dynamisme culturel qui y règne. Selon lui, l’éducation et la culture sont les piliers d’une société. Ce sont des moyens d’offrir à chacun un espace d’expression et de réalisation de son potentiel. Sa musique, Hussein désire la mettre au service de rencontres.

Depuis 2016, il rassemble autour de lui des artistes de différentes tendances (classique, jazz, traditionnelle) pour monter son propre projet «Nawaris»: «Mouettes» en arabe. Un symbole qui fait référence à un monde où les hommes pourraient eux-aussi traverser les mers pour se rapprocher de leurs rêves sans se soucier des frontières. «Je pense que la musique peut changer beaucoup de choses et rapprocher les gens», souligne Hussein. Le 22 mars, il est allé jouer du luth à la bourse de Bruxelles. «Quelqu’un m’a filmé et a partagé la séquence qui a été vue par des milliers de personnes. Je n’ai pas particulièrement bien joué ce jour-là mais ce moment, ce message, a ému pas mal de monde. Peut-être aussi que ça a changé certains points de vue.»

Les réfugiés dans le monde

Ici et ailleurs : Le reportage du collectif Huma

C’est aussi grâce à la musique qu’Hussein vit une belle histoire d’amour avec Juliette, une violoncelliste bordelaise qui l’a rejoint dans l’aventure «Nawaris». Elle raconte: «Nous étions tous les deux à une fête et nous avons joué de la musique ensemble. C’est ce qui nous a connectés.» Elle ajoute, le sourire aux lèvres: «Mes années d’école en anglais étaient bien loin mais j’ai été très motivée pour réapprendre à parler rapidement.» Hussein aimerait pouvoir faire des projets musicaux en Irak mais la situation est encore trop difficile et imprévisible. «C’est une zone pleine d’intérêts stratégiques. La guerre est un business qui a détruit tant de rêves et d’opportunités.» En Belgique, Hussein se sent libre et veut contribuer à cultiver la démocratie en prenant part activement à cette société plurielle et ouverte.

Photographies réalisées par PAUWELS Frederic
Interview réalisé par DERENNE Laure
Janvier 2017

Hussein sourit, beaucoup. Même quand il évoque un passé difficile et la grande solitude dans laquelle son exil l’a plongé. Hussein avait à peine 17 ans quand ses parents ont poussé leur seul fils à prendre la route de l’exil pour des raisons de sécurité. Hussein est handicapé mais il était promis à un bel avenir sportif en Irak. Sélectionné pour les jeux paralympiques dans l’équipe irakienne, titulaire de plusieurs médailles gagnées dans des compétitions à l’étranger, Hussein ne vit que pour la natation.

Aujourd’hui comme hier, son rêve est de monter sur les podiums mais ses futures médailles, il les «offrira à la Belgique».

Hussein aurait pu rejoindre notre pays par avion pour y demander l’asile. Mais à l’aéroport de Bagdad, on n’a pas permis à ce mineur isolé de partir pour Bruxelles. Le jeune Irakien a donc été contraint de prendre la dangereuse «route des migrants» (Turquie, Grèce, Macédoine, Serbie) et ce voyage a été un vrai traumatisme. Dans le bateau gonflable où s’étaient entassés 45 migrants, il est tombé à la mer et a failli mourir. Il se souvient de son arrivée à Bruxelles en octobre 2015, de la première nuit passée devant la gare du Nord.

«J’avais été séparé de mon seul et unique ami qui m’avait accompagné dans le voyage. Plus de téléphone portable perdu dans la mer et donc aucun moyen de contacter ma famille et cet ami. Je ne connaissais pas la langue, j’étais seul, complètement perdu. Oui, ce soir-là, j’ai eu envie de rentrer à Bagdad». Mais Hussein s’est souvenu des paroles de son père qui lui avait conseillé de rejoindre la Belgique parce c’était un pays où la société civile, le monde associatif étaient puissants et solidaires. «Tu trouveras là des gens pour t’aider». Hussein s’est très vite tourné vers la Plateforme Citoyenne de soutien aux réfugiés. «J’étais acculé, je devais avancer», dit-il.

Au sein de l’association, on se souvient de ce jeune garçon timide qui fixait les yeux au sol en disant «je n’ai pas d’amis». Curieusement, l’Office des Étrangers a placé Hussein dans un centre d’accueil pour adultes alors qu’il était mineur. Il n’a donc pas pu bénéficier de la scolarité à laquelle il avait droit mais, dans le centre Fedasil de Florennes, on a compris qu’Hussein était un sportif de haut niveau et on l’a confié au club de natation de Charleroi. Hussein nous montre fièrement sa carte de membre. Et puis, comme si c’était moins important pour lui, son titre de séjour car le jeune Irakien a obtenu le droit d’asile.

Les réfugiés dans le monde

Ici et ailleurs : Le reportage du collectif Huma

Aujourd’hui, Hussein suit des cours de promotion sociale à l’ULB. Il apprend le français avec une enseignante de la plate-forme de soutien et poursuit ses entraînements à Molenbeek où il réside désormais. Il espère devenir formateur ADEPS en septembre prochain. Hussein sourit. Il s’est senti perdu à son arrivée en Belgique. Aujourd’hui, dit-il, il a tout ce dont il a besoin : «la reconnaissance et le soutien des autres». Son père avait raison. Hussein a reçu l’indispensable coup de pouce de la société civile mais comme bien d’autres réfugiés, il avait aussi en lui cette indispensable énergie et volonté de réussir.

Photographie réalisée par NGUYEN Virginie
Interview réalisé par VANDEMEULEBROUCKE Martine
Janvier 2017

«En débarquant du bateau, j’ai réalisé à quel point ma vie était précieuse et j’ai senti tout ce pouvoir que j’ai en moi.» Rand a connu une autre vie en Syrie. Heureuse d’abord quand elle est partie étudier la flûte traversière au conservatoire de Damas. «Damas était une ville extraordinaire, pleine de vie, de gens cultivés et généreux. Elle m’a rendue sensible à la musique, aux arts, à la vie. Damas m’a permis de réaliser des projets et de cultiver mon humanité.» Mais l’inhumanité de la guerre a fait basculer tous les rêves de Rand. «Tout a commencé le 21 mars 2015, je revenais d’un cours de musique que je donnais à des enfants. Je me suis retrouvée face à une vision d’horreur. Les bombes pleuvaient par centaines sur la ville.» Rand annonce alors à ses parents, restés à Swaida, sa ville natale, qu’elle va prendre «la route des migrants» (Turquie, Grèce, Macédoine, Serbie).

Tant qu’à risquer de mourir tous les jours, autant tenter d’atteindre l’Europe.

Là, elle n’aura plus à survivre, elle pourra vivre. Rand a d’abord été hébergée avec quatre autres Syriens dans une famille belge. Cette famille lui a donné tout ce dont elle avait besoin: de la compréhension, de l’écoute… et une flûte. «Ils m’ont fait découvrir la culture belge et un nouvel univers. J’ai commencé à apprendre la photographie.» Rand s’investit aujourd’hui dans différentes initiatives artistiques et de soutien à d’autres migrants. «Ce dont un réfugié a besoin, dit-elle, ce n’est pas tant de vêtements et de tentes mais c’est d’être en sécurité, qu’on l’aide à reprendre pied en reconnaissant et en valorisant son potentiel.»

«Chacun devrait être considéré pour ce qu’il est sans être réduit à son expérience en tant que réfugié.» Face à la méfiance qu’elle rencontre parfois à l’égard des réfugiés, Rand estime que «nous ne nous mettons pas assez à la place des autres. Tout le monde parle de nous mais qui nous connaît? Parfois, je me sens considérée comme une zombie en quête d’argent, d’un job à voler.»

Elle-même reconnaît que quand elle était en Syrie, elle n’avait pas «vraiment conscience de ce que vivent des personnes qui fuient des zones de guerre». La jeune femme n’avait jamais imaginé un jour «passer de l’autre côté de la barrière». A présent, elle ne demande rien pour elle-même mais elle attend des gouvernements européens une implication plus active dans la recherche de solutions politiques et humanitaires au conflit syrien.

Les réfugiés dans le monde

Ici et ailleurs : Le reportage du collectif Huma

Rand n’oublie pas ses parents. Elle se bat pour qu’ils puissent la rejoindre et vivre eux aussi en sécurité. En attendant, tous ses efforts se focalisent sur l’apprentissage du français. «Mon mot préféré, c’est «bougie». C’est joli et j’ai étudié à la bougie.» L’année prochaine, elle veut commencer des études scientifiques. Et puis, il y a aussi la photographie, apprise ici… et la flûte dont elle rejoue petit à petit. Rand sait que son avenir est encore incertain mais, dit-elle, ses décisions futures seront guidées par un souci: «comment puis-je faire pour être un être humain bon».

Photographies réalisées par PAUWELS Frederic
Interview réalisé par DERENNE Laure
Janvier 2017

Yara, 28 ans, vivait au Koweït avec ses parents lorsque la guerre en Syrie a éclaté en 2011. «Mes parents tentaient de se convaincre qu’on rentrerait au pays, mais les nouvelles étaient des plus inquiétantes», raconte la jeune femme. Un coup de téléphone de sa tante finit par ruiner les espoirs: une bombe est tombée sur la maison familiale et la terreur s’est installée dans le village. La famille de Yara compte de nombreux médecins qui viennent en aide aux civils blessés, de quoi les désigner comme cibles aux yeux du régime. Certains sont enlevés, d’autres tués.

«On se pose tous les mêmes questions: Pourra-t-on rester ? Vont-ils nous renvoyer dans notre pays ?»

Yara se rappelle aussi sa rencontre avec le fonctionnaire de l’Office des étrangers, son impression de devoir le convaincre qu’elle est un être humain doté d’intelligence et qu’elle n’a pas l’intention d’aller se faire exploser en plein Bruxelles. De l’étonnement de son interlocuteur devant ses diplômes en design et design stratégie. Oui, même les Syriennes font des études universitaires. «J’ai compris sa réaction. Tout ce qui passe à la télévision donne cette image uniquement violente de mon pays», raconte-t-elle. «Mes diplômes m’ont aidé.»

Yara s’installe à Anvers et est engagée comme consultante par Deloitte Digital, ce qui fait la fierté de ses parents, mais ne la séduit pas. Ce qu’elle veut, c’est pouvoir aider les autres, être un acteur social. Elle démissionne de son poste après un an et demi.

Un matin, dans un train, Yara aperçoit une femme, avec quatre enfants, qui a l’air complètement perdue. Elle se nomme Harlam, elle est aussi syrienne. Elle lui raconte son histoire, elle a dû fuir la ville de Homs alors qu’elle était enceinte de huit mois avec ses enfants et son mari. C’est par cette rencontre entre deux exilées que l’asbl «From Syria with love» est née. D’autres femmes vont rejoindre l’association comme Sabah et Abeer. Toutes savent cuisiner pour des grandes familles et vont proposer un concept original: un service traiteur de nourriture syrienne. Très vite, les commandes arrivent. Pour Yara, l’asbl est surtout l’occasion de parler de son pays et de le faire connaître autrement que par les mots « guerre » et « violence ». «La nourriture, c’est ce qui aide à briser la glace, c’est le langage du cœur.»

Les réfugiés dans le monde

Ici et ailleurs : Le reportage du collectif Huma

Tout récemment, le festival Mona du film à Anvers lui demandé de restaurer 200 invités. Un succès, mais sa fondatrice veut aller plus loin. «From Syria with love» doit aussi servir à rendre aux femmes leur autonomie. «On travaille dur, mais cela donne du sens à notre vie», explique Yara. La jeune femme veut changer l’image des réfugiés. «Ce travail, c’est notre indépendance. L’aide sociale nous fait suffoquer. Un réfugié n’a pas besoin de pitié. Il a besoin qu’on lui laisse l’opportunité de montrer ce qu’il sait faire.»

Photographies réalisées par DE TESSIERES Johanna
Interview réalisé par DE TESSIERES Johanna
Février 2017

Abdalla est le dernier d’une famille syrienne de sept enfants. Malgré leurs revenus moyens, ses parents lui ont permis d’étudier la littérature anglaise et l’art visuel tout en développant son talent pour la peinture. En 2011, les premières manifestations éclatent pour «enfin dire non au pouvoir dictatorial.» Abdalla se souvient d’une période exaltante : «Pour la première fois, nous étions capables de faire savoir ce que nous voulions et ce que nous ne voulions plus. Nous croyions énormément au changement». Jusqu’à ce que toute cette «idée romantique» s’effondre avec les violences qui s’en sont suivies. «La belle histoire était finie, la guerre était là.» La carrière d’Abdalla prend alors un nouveau tournant.

«Avant, je peignais pour moi, des choses très personnelles. J’ai commencé à exposer des portraits d’enfants en montrant les effets de la guerre».

Ces peintures n’ont évidemment pas plu au régime qui arrêtait la plupart des activistes et des manifestants. «Mon galeriste à Damas m’a prévenu que des hommes étaient venus lui poser des questions sur moi.» Ajoutant à cette menace le fait qu’il était appelé au service militaire et qu’il était hors de question pour lui de participer aux violences, Abdalla en arrive à cette conclusion inévitable : il doit quitter le pays. Tout s’est fait très vite. Il plie l’essentiel de sa vie en trois valises et un petit sac contenant un disque dur, la mémoire de ses «sept dernières années».

Abdalla ne se souvient pas bien de ce qu’il a ressenti à l’instant où il a dit au revoir à sa mère avant qu’un taxi ne l’emmène à la frontière : «Je ne savais pas comment réagir. C’était irréel. Je ne voulais pas penser que ce serait peut-être la dernière fois que je la verrais. Je crois qu’elle pleurait mais j’ai regardé ailleurs, j’ai évité son regard.» Abdalla arrive d’abord en Géorgie où il reste deux ans. Puis en Belgique, où il reçoit un permis de résidence trois mois après sa demande d’asile. Il se souvient de ses premières impressions : «Je suis arrivé à Bruxelles par la gare du Midi, j’ai été frappé par le cosmopolitisme ambiant. Une adolescente, que sa maman venait chercher en voiture, m’a proposé de l’aide pour me conduire à un hôtel. Je me souviendrai toujours de ces quelques minutes d’échange chaleureux.»

Quand Abdalla pense de nouveau à ces cinq dernières années, il réalise à quel point des événements incontrôlables ont eu un impact énorme sur sa vie: «Tu ne fais plus de choix, ils sont faits pour toi.» Il pense à celles et ceux qui continuent d’arriver après avoir été forcés de quitter leur pays pour la première fois de leur vie. «Ces personnes savent qu’elles ont tout à recommencer et sont conscientes des efforts énormes qui les attendent. Elles sont déterminées et en même temps démunies. Tout leur est inconnu. La façon dont elles se sentent accueillies est cruciale. Chaque être humain réagit en fonction de son expérience et de la manière dont il est traité.» La confiance, l’empathie et la responsabilisation : voilà ce qu’Abdalla a ressenti en Belgique et ce qui l’a soutenu dans son parcours.

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Il poursuit : «Les réfugiés sont parfois ignorés par les gens qui se disent «c’est au gouvernement de gérer, je paie des taxes pour ça». En fait, il est important de comprendre que chacun peut faciliter les choses et que ça passe par de tout petits gestes.» Abdalla avait déjà une certaine reconnaissance artistique lorsqu’il est arrivé en Belgique. Celle-ci n’a fait que grandir depuis. Un des premiers tableaux qu’il a réalisé à Bruxelles représente Obama en sans-abri et démarre une série intitulée « Vulnérabilité ». Parce que «le fait de se présenter à l’autre, désarmé et vulnérable est l’un de nos pouvoirs les plus précieux.» Cette peinture est aujourd’hui exposée au prestigieux Institut du Monde arabe à Paris et bientôt à Dubaï.

Photographie réalisée par NGUYEN HOANG Virginie
Interview réalisé par DERENNE Laure
Janvier 2017
 
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                  Je suis
                  humain

                  #JeSuisHumain, c’est le travail du collectif de photographes belge HUMA qui s’est associé à Amnesty International pour documenter la faculté de résilience de ces personnes appelées “réfugiées”, “migrantes” ou “demandeuses d’asile” qui n’ont eu d’autres choix que celui de rebondir au sein d’une société le plus souvent hostile à leur accueil.

                  Le collectif

                  Huma

                  Les photographes du collectif sont partis à leur rencontre “là-bas” dans les camps de réfugiés au Liban, en Jordanie, mais aussi “ici” en France et en Belgique. À Calais, ils ont documenté leur vie quotidienne dans la jungle avant son démantèlement lors duquel ils étaient d’ailleurs présents. En Belgique, ils ont aussi bien sillonné la côte (la Panne, Zeebrugge) que l’Office des étrangers avec ceux qui y font la file en pleine nuit pour photographier ce manque d’humanité quand il s’agit de leur accueil. Et puis, ils ont suivi quelques-uns des plus jeunes d’entre eux arrivés en Belgique, où ils ont commencé à reconstruire leur vie, faisant preuve d’une détermination qui force le respect.

                  Au-delà du drame humain de ce parcours migratoire, c’est la résilience de ces réfugiés et demandeurs d’asile qui est ici photographiée. Cette capacité à surmonter les moments douloureux de l’existence et à se développer en dépit de l’adversité.

                  En présentant ce reportage, le collectif Huma et Amnesty International veulent créer des ponts entre le public belge et ces hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, qui vivent “chez nous”. Ils cherchent à les présenter non pas comme des victimes, mais comme des acteurs de leur propre vie.

                  Le collectif Huma est un collectif belge de photographes à caractère humaniste. Leur vision se pose sur la vocation, l’engagement et les valeurs humaines. Ils cherchent à montrer par une photographie digne, respectueuse et empathique celles et ceux dont la vie a basculé par un engrenage de coups durs, une rupture sociale, qui se sont retrouvés privés de perspective et d’avenir. C’est l’humanité qui est au coeur de leur travail, et c’est aussi l’humanité qui est au coeur de notre campagne.
                  Pour plus d’informations sur le Collectif Huma : www.collectifhuma.com

                  De nombreuses personnes réfugiées prennent leur vie en main, s’intègrent, continuent à vivre malgré un parcours pourtant semé d’embûches.

                  Pauwels

                  Frédéric

                  Membre fondateur de Huma et professeur à l'Atelier Obscura. Persuadé que la photographie dénonce mieux que les mots, il aime travailler sur le long terme. Il s’intéresse entre autres au quotidien du milieu de la prostitution ainsi qu’aux stigmates de la première et deuxième guerre mondiale. Il a été nominé pour le Prix Dexia et est lauréat du 16ième Prix National Photographie Ouverte avec le prix du Patrimoine / Amis de l’Unesco.

                  Nguyen Hoang

                  Virginie

                  A travers ses photos, elle raconte des histoires touchant à l’exclusion sociale et aux conséquences d’un conflit sur une population locale. En 2012, elle reçoit un Nikon Press Award Benelux dans la catégorie Young Promising photographer-Stories avec son sujet sur les Roms à Bruxelles. Elle vient de publier « Gaza the aftermath » aux éditions CDP. Elle a reçu le prix des lycéens et apprentis de Normandie, catégorie télévision au festival Bayeux des correspondants de guerre.

                  Papegnies

                  Olivier

                  Ses reportages sont publiés dans la presse belge et internationale. Il collabore avec La Libre Belgique, Le Monde ainsi qu’avec différentes ONG telles que Médecin du Monde, Special Olympics. Il a reçu le Prix Dexia en 2009, le Nikon Photo Press Award 2010 pour son reportage sur le tremblement de terre en Haïti, le Prix du journalisme du Parlement Wallonie-Bruxelles en 2012 pour son travail sur l'Amour, la sexualité et le handicap mental.

                  de Tessières

                  Johanna

                  Elle photographie régulièrement pour La Libre Belgique ainsi que pour la presse Internationale. Elle collabore avec des ONG telles que Handicap International et Amnesty International. Sa photographie est souvent centrée sur les questions humanitaires et les droits humains à travers le monde. Elle a travaillé sur le viol comme arme de guerre en République démocratique du Congo et s’est rendue en Irak afin de récolter les témoignages de femmes yézidies enlevées par Daech.

                  Derenne

                  Laure

                  Formée en psychologie et impliquée dans le milieu associatif, Laure aime aller à la rencontre d'histoires personnelles et découvrir des projets collectifs porteurs de sens. Par ses textes, elle fait écho à ce qui peut nous inspirer dans la construction d'un monde plus humain et plus durable.

                  #jesuishumain

                  l’exposition

                  L’exposition #JeSuisHumain est la version digitale de l'exposition photographique du même nom développée dans le cadre de la campagne d'Amnesty International. Les personnes qui témoignent de leur parcours le font uniquement dans le cadre de l’exposition “#JeSuisHumain”. Leur situation individuelle ne fait pas l’objet d’un suivi ou d’une enquête de la part Amnesty en tant qu’organisation de défense des droits humains.

                  découvrir la campagne

                  Vous désirez accueillir l’exposition gratuitement dans vos murs dès janvier 2018 ?

                  plus d’infos

                  Vous êtes enseignant, directeur ou élève d'une école primaire ou secondaire? Vous pouvez accueillir cette exposition dans les murs de votre école ou la faire visiter par des classes dès janvier 2018.

                  Un dossier pédagogique sera disponible.

                  en savoir plus

                  Les 10 pays

                  accueillant

                  le plus de réfugiés

                  Au niveau européen à la même période, la région «Europe» compte 4,4 millions de réfugiés, cela comprend la Turquie (donc les 2,5 millions). Les dix premiers pays de l’Union européenne (UE) qui accueillent le plus de réfugiés en 2015 sont: Allemagne (316 115 personnes), France (273 126), Suède (169 520), Autriche (153 119), Italie (118 047), Pays-Bas (88 536), Norvège (50 389), Belgique (35 314), Grèce (16 121), Danemark (16 000).

                  Source: Global Trends Forced Displacement in 2015, UNHCR.

                   

                  21,3

                  millions c’est le nombre actuel de réfugiés à travers le monde

                   

                  1,2

                  millions de réfugiés vulnérables ayant besoin d’aide

                   

                  86 %

                  des réfugiés sont accueuillis par des pays en développement


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